Bienheureux Christian de Chergé (1937–1996)
Bienheureux Christian de Chergé Lettre à Mgr Marty, 1968J’ai été ordonné sous le signe du « grain de blé jeté en terre » (Évangile du samedi de la Passion).
Je souhaite ardemment que ma prière sincère enfouie dans le secret d’une terre plus lointaine,
porte des fruits en abondance pour le diocèse de Paris ;
c’est le Seigneur qui donne la moisson !
Cette certitude, née de la foi, m’a rendu plus fort, Monseigneur, pour vous écrire cette lettre ;
elle me permet aussi de l’achever en vous assurant que mon dévouement
et ma prière filiale vous demeureront acquis in Christo.
Son passage à la basilique
Christian de Chergé est ordonné prêtre pour le diocèse de Paris le 21 mars 1964, en l’église Saint-Sulpice. Son premier ministère l’affecte à la basilique du Sacré-Cœur, à Montmartre. Il y passe quatre années durant lesquelles il va vivre un ministère prenant, notamment auprès des jeunes de la Maîtrise dont il avait la responsabilité.
Sa vie en quelques mots
Né à Colmar en 1937 dans une famille de militaires, Christian de Chergé passe une partie de son enfance à Alger où son père est commandant au 67e régiment d’artillerie d’Afrique.
Il revient en Algérie en 1959 comme jeune officier, et il se souviendra toujours d’avoir eu la vie sauve au cours d’une embuscade grâce à un Musulman qui risqua sa vie pour le sauver.
En 1958 il entre au séminaire des Carmes et il est ordonné prêtre pour le diocèse de Paris en 1964 dans l’église saint Sulpice. Après plus de 4 années de ministère à la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, il choisit en 1969 d’entrer chez les moines trappistes. Formé au noviciat de l’abbaye d’Aiguebelle, il rejoint le monastère de Tibhrine en 1971. Il étudia durant deux ans la culture et la langue arabes à Rome, et, étant devenu peu de temps après le supérieur de la communauté de Tibhirine, il donna à celle-ci une orientation toujours plus nette vers le dialogue islamo-chrétien. Il avait une connaissance approfondie et une grande estime pour l’Islam et la culture arabe.
… Et puis, ce fut la nuit tragique du 26 au 27 mars 1996. Un groupe d’une vingtaine d’hommes armés arrive au monastère à 1 h 45. Ils ont les ordres d’enlever les « sept moines » qui s’y trouvent et partent avec les sept premiers qu’ils rencontrent. Deux mois après, un nouveau message du GIA annonce que les moines ont été exécutés le 21 mai.